On SAIT qu’on a ouvert une porte sur son « vrai moi » quand une émotion s’y engouffre et s’en échappe pour remonter à la surface tel une déferlante qui aurait été retenue longtemps prisonnière.

Arrêtez de penser, arrêter de parler, laissez s’exprimer votre vrai « moi »

Avez-vous déjà senti une émotion monter en vous, de très très loin ?

Et par très loin, je veux dire du plus profond de vous-même, d’un recoin insoupçonné, comme un tout petit espace niché sous plusieurs couches, un espace oublié, un espace improbable et surtout inattendu, presqu’à l’abandon, avec pour seule habitante une épaisse couche de poussière, vous voyez ce que je veux dire ?

Avez déjà senti la vague qui enflait dans votre cœur et remontait jusqu’au bord de vos yeux ? Une vague qu’on sent arriver mais qu’on ne peut refouler (et en a-t-on vraiment envie) ?

L’émotion est d’autant plus forte qu’elle est inattendue mais surtout incompréhensible par notre mental « raisonnable ».

Sa naissance est d’une fulgurance telle, emportant tout sur son passage, que le cerveau impuissant lance un SOS désarmé « mais d’où ça vient ? et surtout qu’est-ce que ça vient faire ici et maintenant ? »

Avez-vous déjà vécu un tel moment ? Une telle expérience ? Si vous essayez de vous en souvenir, c’est que la réponse est probablement non car vous auriez déjà répondu oui : on ne peut oublier un tel moment.

 Suivre la voie de ses émotions pour se (re)trouver

J’étais en train de lire mes mails dans le hall d’un hôtel parisien, le lendemain d’une journée de travail avec un client. L’hôtel étant en travaux, j’avais mis mes écouteurs et j’écoutais en même temps de la musique. C’est à ce moment que c’est arrivé sans prévenir.

Explosion de vague

© Cécile Bonnet

Tout à coup les larmes ont affleuré et je ne savais même pas pourquoi ?

Mais je savais que c’était un moment précieux, un cadeau.

Je me suis empressée d’ouvrir une nouvelle page sur mon traitement de texte et j’ai écrit avec urgence sans réfléchir, comme pour fixer cet instant et en partager l’essence « Avez-vous déjà senti une émotion montée en vous … »

Mes doigts, pour une des premières fois depuis que j’écrit, dansent sur le clavier comme sur un piano, avec légèreté, fluidité, avec grâce.

Avez-vous déjà goûté au privilège de voir un pianiste jouer en communion avec son instrument ?

Moi oui … car j’ai l’immense privilège d’avoir des amis d’enfance et de cœur musiciens, des virtuoses de leur art, véritable prolongement d’eux-mêmes.

Je n’aurais pas la prétention de me comparer à eux mais à cet instant précis, je me sens dans mon art à moi, en communion avec moi-même.

Un flot de mots afflue dans ma tête et mes doigts ont du mal à suivre, aussi plutôt que de courir sur le clavier, ils dansent et les mots ainsi se tiennent la main et forment, sur mon écran, une folle ronde en apparence. Je suis en osmose avec eux puisqu’ils sont moi.

Être soi c’est être « chez soi »

Racines

© Cécile Bonnet

L’émotion a ouvert une brèche en moi comme un puissant courant électrique qui me traverse : en me reconnectant à moi, je suis alors chez moi.

Me reconnecter ainsi à moi et présentement à mes amis d’enfance est un tel bonheur ! Ils ne le savent sans doute pas et je le découvre en même temps que je mets des mots sur mes émotions, mais ils ont marqué ma vie et qui je suis.

Ils sont à l’origine de mes racines, là où elles nourrissent toute leur vigueur pour trouver l’énergie de se prolonger encore et encore tant que je suis en vie.

Avec eux, toute mon enfance ressurgit et je voyage dans la nostalgie des images, des odeurs, des fous-rire, des aventures de gosses … ma vie de petite fille sur la douce côte de granit rose à Trébeurden, Treb pour les intimes du cru ;-).

La plus belle ville du monde, à vous couper le souffle et à vous en redonner aussitôt. Une bouffée d’air à haute teneur en oxygène, une bouffée de vie pour moi.

Les racines de votre véritable nature

Je me revois alors dans la rue où se trouvait notre maison aux volets rouges, cette maison que j’ai tant chérie au point quelques années plus tard, alors que nous avions quitter la Bretagne, de taner mes parents jusqu’à l’usure pour qu’ils la rachètent (je crois qu’un moment j’ai même presque réussi à les convainvre).

Quel âge je pouvais bien avoir alors ? Moins de 6 ans puisque nous sommes partis pour la Loire-Atlantique à la fin de mon CP et plus de 3 ans puisqu’avant mes souvenirs sont aux Etats-Unis où j’ai vécu presque 2 ans.

Disons donc 5/6 ans. J’étais petite vous en conviendrez comme moi et pourtant j’allais déjà toute seule à la plage.

Aujourd’hui, en tant que maman, je n’en reviens pas de cette liberté qu’on me laissait. Inconscience des années 70 ou volonté délibérée ? A moins que ma soif d’indépendance et de curiosité émanait déjà tellement de moi qu’on me laissait la nourrir en toute confiance. Peut-être que mes parents ne savaient-ils tout simplement pas où j’allais. Mais j’étais libre quoi qu’il en soit et je les remercie pour cela, car ce sont mes plus beaux souvenirs.

Je coupais à travers champ en dévalant les pommiers et les herbes hautes qui se trouvaient juste après la maison de notre voisine. La pente était assez raide (du haut de mes quelques années) et c’était un enchantement que de la descendre en sautillant (à la manière de La Petite Maison dans la prairie ?!), je volais avec légèreté, celle du cœur quand il a un RDV amoureux. Je courrais rejoindre celle que j’aimais et qui me faisait vibrer.

la mer me resosurce

© Cécile Bonnet

Arrivée tout en bas, je longeais la route jusqu’à la cale et alors je l’entrevoyais au bout de la descente jusqu’à l’embrasser pleinement du regard, une fois arrivée. Je la respirais profondément et m’enivrais de son parfum d’algues, de sel et de soleil. Ses effluves arrivaient par paquet à mes poumons qui se chargeaient de la redistribuer à toutes les parcelles de mon corps. Je me rechargeais dans ses bras de vent. J’étais bien … mais tellement bien !

Je suis toujours restée fidèle à la mer, jusqu’à y ancrer de nouveau mon quotidien il y a 12 ans maintenant.

A Trébeurden, il existe une petite plage exceptionnellement orientée au sud (phénomène rare sur la côte nord de la Bretagne), elle s’appelle Pors-Mabo : ma plage.

Je ne le savais pas alors, mais j’en ressentais intimement déjà la singularité et la rareté. Pour moi elle était un bijou sauvage et précieux.

le soleil en équilibre sur l'horizon

© Cécile Bonnet

Généralement, je restais peu de temps …

Je plantais en 1er lieu mes yeux dans l’horizon sur la ligne où le ciel rejoint la mer puis je balayais la plage de gauche à droite comme pour en emporter la plus grande quantité possible avec moi, je tournais les talons et je remontais vers ma maison en prenant le même chemin en sens inverse.

A peine mon ascension était-elle terminée que j’avais déjà l’envie pressante de redescendre ! J’étais en manque, la dose que j’avais tentée de prendre avec moi s’était consumée.

Mais moi j’étais rechargée : VIVANTE !

Chaque fois que je suis retournée à Trébeurden, j’ai toujours ressenti le même sentiment d’être chez moi, comme dans ma maison, sereine et en sécurité, pas seulement dans le sens où cet endroit m’est familier, dans le sens où c’est ma terre, celle que je reconnais et qui me connaît.

Là-bas je respire différemment. Je n’y ai vécu que quelques années et pourtant je n’ai jamais ressenti cela nulle part ailleurs où j’ai vécu ensuite …

Et pour vous, ça ressemble à quoi votre « chez vous » ?

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